Grognon ? Gentil ? Décris-nous un peu ton caractère ...
« Sale gosse ». C'est comme ça que l'appelaient affectueusement ses parents, ou d'une manière plus sérieuse et plus abjecte le propriétaire de l'élevage où il travaillait. Et pourtant, Alec n'a rien de ce surnom qu'on lui donnait. Peu turbulent, il n'est pas du genre à s'énerver pour un rien et reste patient, voire trop. On pourrait des fois le qualifier de trop gentil, surtout lorsqu'on lui demande un service. Car Alec ne peut rien refuser, il ne sait pas dire non ; là est sans doute son plus terrible défaut. Il sait se plier en quatre pour les autres mais n'accepte aucune erreur provenant de sa part. Voilà son second défaut qui arrive au grand galop, le garçon est horriblement perfectionniste. Il ne se permet aucune bavure et serait fort contrarié s'il en venait à en faire une.  
Malgré cela, Alec est quelqu'un d'avenant et de débrouillard. Pas vraiment timide, il va vers les autres et apprécie de taper la discute de temps en temps. Pas souvent froid aux yeux, il est audacieux et aime aller vers l'inconnu. Il est le premier à s'aventurer sur des sentiers inexplorés.

Et alors,
tant qu'on y est, raconte-nous ton histoire ...
Pas bien riche, mais pas miséreux non plus. Tel est le milieu dans lequel Alec vit le jour. Fils d'ouvrier dans les chantiers navals et d'une mère coiffeuse, il devint vite débrouillard. Son enfance se déroula loin des chevaux en plein centre ville, sur les docks de la rivière Lee, où il préférait jouer aux petits brigands avec ses copains. A l'école, Alec était rarement dans les meilleurs résultats de sa classe mais il n'était pas un cancre pour autant. Petit, il rêvait des paquebots que construisait son père et s'imaginait revivre les récits de Jules Verne. Alec adorait lire ; mais son âge grandissant eut raison de cette passion qu'il abandonna. Adolescent plutôt docile, il donnait peu de fil à retordre à ses parents au niveau de son éducation. Il rechignait à faire certaines choses mais ne faisait pas le mur, et passait encore moins son temps à se saouler. Il était plutôt ce genre d'individu lambda, discret, qui se fondait parfaitement dans la masse.
A l'aube de ses dix-sept ans, Alec dut quitter la grande ville pour s'éloigner en campagne suite au décès soudain de son père. Sa mère avait préféré se rapprocher des grands-parents habitant dans le Tipperary, comté célèbre pour son élevage de pur-sang.
Alec fut contraint de trouver un travail à côté de ses études qu'il délaissait petit à petit pour aider sa mère. Grâce à son grand père et ses relations, l'élevage voisin de la maison familiale apparut comme une chance pour lui. C'est là qu'il fit la connaissance des chevaux. Véritable néophyte, il apprit tout sur le tas. D'abord désigné d'office comme palefrenier exécutant les tâches de base comme le soin des boxes ou des cuirs, Alec se retrouva vite à cheval. D'abord peu assuré, il apprit à monter selon des méthodes plus ou moins douteuses et peu académiques. Il travailla pendant trois ans dans cet élevage avant que son propriétaire ne soit obligé de mettre la clé sous la porte. Une fois tous les chevaux vendus, Alec décida de changer radicalement de paysage. La pluie et les collines brumeuses lui sortaient par les yeux. Il lui fallait autre chose. Il quitta alors cette situation hasardeuse qui ne lui offrait aucun avenir, mis à part celui d'un commis d'écuries sans ambitions, et changea complètement de vie.  

Demi-pension avec Endless